Extrait d’un document intitulé « Saint-Étienne de Bourges et le Fleurdelysé-Sacré-Coeur » envoyé par Guy Boulianne au Curé-Archiprêtre de Bourges Joël Massip le 11 novembre 1997. Le document intégral sera éventuellement publié avec des pièces justificatives.
« Mon Bien-Aimé est à moi, je suis à lui ;
Il paît son troupeau parmi les lis »
(Cantique des cantiques VI, 3)
La tradition rapporte qu’en 507, à la bataille de Vouillé, Clovis fit amener la chape bleue de saint Martin et obtint alors la victoire sur le roi wisigoth Alaric. Cette relique était placée avec d’autres dans une châsse, sorte de pavillon portatif que le roi faisait déposer dans un oratoire privé, non loin de l’endroit où il habitait.
Plus tard, la bannière bleue fit son apparition sur une mosaïque de Saint-Jean-de-Latran représentant le couronnement de Charlemagne en l’an 800 par le pape Léon III avec une bannière portant six roses rouges sur fond bleu.
La chape de saint Martin est indiquée par la tradition comme présente lors de la célèbre bataille de Poitiers en 732 lorsque Charles Martel repoussa les Sarrasins. Par la suite, on la signale dans d’autres combats en 838 devant Tours ainsi qu’en 1043, 1066 et 1195.
Sans que l’on puisse être trop affirmatif, le bleu semble donc avoir eu en ces temps lointains un caractère en quelque sorte national. Une chose est certaine : l’écu des rois de France sera de couleur bleue au moment où apparaîtront les armoiries sous le règne de Louis VII et peut-être même de Louis VI, c’est-à-dire au cours du XIIe siècle.
Selon l’héraldiste Hervé Pinoteau, le bleu de l’écu de France était celui de Marie, Reine des Cieux, qui portait un voile bleu sombre constellé d’étoiles et symbolisant le monde. En ces temps de foi profonde le symbolisme est donc imprégné d’esprit chrétien.
D’autre part, l’écu de France s’accompagnait d’un semis de fleurs de lys d’or. Le symbole de la fleur de lys a aussi fait couler beaucoup d’encre quant à son origine. Il semble aujourd’hui admis qu’il s’agit de la fleur de l’iris (appelée aussi « flamme ») particulièrement nombreuses dans les Flandres, sur les bords de la Lys, région que les Francs quittèrent pour pénétrer ensuite en Gaule et dont ils auraient ainsi commémoré le souvenir. Plus tard cette même fleur, reliée aux origines historiques et aux traditions du Québec (1) sera officiellement adoptée comme emblème national de cette province du Canada.
Outre l’étendard royal bleu fleurdelysé, il existait aussi un autre emblème très vénéré par les Français, à savoir l’oriflamme de Saint-Denis.
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Sources et bibliographie :
1. Assemblée législative du Québec, loi du 13 mars 1963.
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En tant qu’auteur et chroniqueur indépendant, Guy Boulianne est membre du réseau d’auteurs et d’éditeurs AuthorsDen et de la Nonfiction Authors Association (NFAA) aux États-Unis. Il adhère à la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération internationale des journalistes (FJI).