L’Ordre Secret du Temple – La filiation des Templiers jusqu’à aujourd’hui

palapratBernard-Raymond Fabré-Palaprat est le créateur en 1804 d’un Ordre du Temple et d’une Église johannite. Celui-ci est né à Cordes, dans le Tarn, le 29 mai 1773. Il entra au séminaire de Cahors sans être ordonné prêtre, car la Révolution française interrompit cette carrière sacerdotale. Fils d’un maître en chirurgie, il devint « docteur en médecine de l’École de Caen, ancien élève de celle de Montpellier et de l’École pratique de médecine de Paris ». Une fois médecin (avril 1798 à Caen, sept. 1803 à Paris), podologue, il s’établit à Paris dès 1803.

Toujours à Paris, il joignit la franc-maçonnerie, dans la loge des Chevaliers de la Croix. Cette loge relevait du Grand Orient de France mais fut exclue en 1841. Son Vénérable, le docteur Philippe Ledru (1754-1832), persuada Fabré-Palaprat d’une filiation templière de 22 Grands Maîtres de l’Ordre du Temple depuis Hugues de Payns (1129), jusqu’à Jacques de Molay (1292), et de 22 autres après Jean-Marc Larmenius (1314 ou 1324, commandeur de Jérusalem). Fabré-Palaprat soutint avoir trouvé une « Charte de transmission », dite « Charte de Larmenius », datée de 1324, qui donne des successeurs à Jacques de Molay. Il admit alors une filiation néo-templière de Grands Maîtres du Temple, dont : Jean-Marc Larmenius (n.23, 1324, inconnu par ailleurs), Thomas-Théobald d’Alexandrie (n.24, 1324), Bertrand du Guesclin (n.27, 1357), Philippe duc d’Orléans (n.39, 1705), Timoléon de Cossé-Brissac (n.43, 1776), Claude-Matthieu Radix de Chevillon (n.44, 1792), et lui, Bernard-Raymond Fabré-Palaprat (n.45, 1804).

D’où vient la légende de la filiation Larmenius ? Cette légende propagée par l’abbé Grégoire raconte que Larménius, commandeur de Jérusalem, aurait été désigné par Jacques de Molay comme futur Grand-Maître. L’Ordre serait alors resté dans l’ombre jusqu’en 1804 avec la résurgence officielle orchestrée par Fabré-Palaprat, Chevillon et Ledru. Cette année là, l’ordre des « Chevaliers de l’Ordre du Temple », avec Fabré-Palaprat comme Grand Maitre est autorisé par l’Empereur Napoléon 1er. De nombreux maçons de la loge Sainte-Caroline rejoignent cette nouvelle association templière.

AbraxasBernard Raymond Fabré-Palaprat fut nommé Grand Maître de l’Ordre du Temple en 1812 par Guillaume Mauviel (1757-1814), évêque constitutionnel (1800) des Cayes à Saint-Domingue. Celui-ci cherchait à concilier illuminisme ésotérique et science. Il entra un jour en possession d’un texte écrit en grec intitulé Levitikon. Ce livre anonyme contenait une version modifiée de l’Évangile de Jean, laquelle présentait le Christ comme un grand initié aux Mystères d’Égypte et un détenteur d’enseignements secrets transmis jusqu’aux auteurs du Lévitikon en passant par les Templiers médiévaux.

Fabré-Palaprat créa alors un Ordre du Temple, associé à une loge maçonnique dite Les Chevaliers de la Croix (elle-même affiliée au Grand Orient). L’Ordre prit en 1828 le nom d’Église des Chrétiens primitifs. L’ère Fabré-Palaprat, ère de la résurgence de l’Ordre du Temple, s’éteindra après sa mort le 18 février 1838. La seule filiation que l’on puisse leur reconnaître, est celle de l’esprit ou du cœur.

Où en est donc l’Ordre du Temple de la filiation Larménius ? Rappelons-nous qu’en 1828, l’ordre avait pris le nom d’Eglise des Chrétiens Primitifs, dénommée Eglise Templière. L’abbé Ferdinand Châtel fit siennes les idées contenues dans le Lévitikon et établit en 1831 un nouveau culte, l’Église Catholique Universelle ou Église Johannite Templière, assisté en cela de Bernard Raymond Fabré-Palaprat. L’Ordre du Temple est donc rattaché à l’Église Johannite Templière, dans le cadre de sa filiation apostolique.

Il est nécessaire d’examiner ce qu’est devenue l’Église des Chrétiens Primitifs sachant que sa perpétuation se fait d’évêque en évêque, le premier de la liste étant Fabré-Palaprat. Celui-ci reçu la succession apostolique par Monseigneur Jean Baptiste Royer, évêque constitutionnel de Paris le 3 août 1800.

La liste des successeurs de Fabré-Palaprat :

  • Jean Machault (1770-1845) : Comme bailli du Jutland, coadjuteur de l’Église johannite des chrétiens primitifs. Il devint primat de cette Église dès 1814. Le 20 février 1831, assisté de Bernard-Raymond Fabré-Palaprat, il consacrera comme primat des Gaules…
  • François-Ferdinand Toussaint Châtel (1795-1857) : Mgr Châtel était prêtre dans l’Église catholique de France depuis 1818. Il fonda, en 1831, L’Église catholique française. Il consacrera comme primat de l’Église albigeoise, le 24 juin 1836…
  • Michel-Henri d’Adhémar (1801-1900) : Déjà prêtre de l’Église johannite, maintenant primat de cette Église, Mgr d’Adhémar dirigea discrètement, mais longtemps, la primatie… C’est le 2 février 1857 qu’il transmit la succession apostolique à…
  • Manuel Lopez de Brion (1830-1874) : Reçu évêque néo-cathare dans la ville d’Albi. C’est le 2 février 1860, que Mgr Manuel Lopez de Brion transmet la succession apostolique de l’Église albigeoise à…
  • Bernard Clément (1831-1911) : Le discret évêque Clément devint le grand primat de l’Église johannite des chrétiens primitifs. Il le resta jusqu’en 1907 où un grand concile put se réunir à Lyon. C’est à cette occasion que Sa Grâce B. Clément devint évêque pour les Amériques de la nouvelle Église gnostique universelle (EGU) et que la succession advint à…
  • Jean Baptiste Bricaud, dit Joanny (1881-1934) : Intime de Papus qui le présente à maître Philippe (1849-1905). Il prend contact en 1912 avec Mgr Louis-François Giraud (1876-1950), qui l’ordonne prêtre le 25 juillet 1912 et le consacre évêque le 21 juillet 1913, avec la charge de coadjuteur dans l’Église orthodoxe latine. Il devient alors titulaire de la succession apostolique du patriarcat syro-jacobite d’Antioche, remontant à l’apôtre Pierre. Cette  succession apostolique légitime toutes les lignées postérieures. C’est ainsi que l’Église gnostique universelle regroupera tous les courants traditionnels les plus marquants sous la succession d’Antioche. S. G. Joanny Bricaud (Tau Jean II), fort de cette légitimité incontestable, élève à l’épiscopat, le 5 mai 1918, dans l’Église gnostique universelle, monseigneur…
  • Victor Blanchard (1877-1953), Tau Targelius : Victor Blanchard fut une personnalité du monde parlementaire, monde qu’il quittera en 1940 par une retraite anticipée, pour ne pas servir le régime de Vichy.  Ésotériste très actif, tant dans le Martinisme que dans la Maçonnerie, jusqu’à sa mort, il consacre le 7 janvier 1945, selon les rites du Pontificat catholique romain…
  • Roger Ménard, Tau Éon II : Évêque de l’Église gnostique universelle, Roger Ménard fonda aussi la très interne Église gnostique kuldée. Il consacre le 10 juin 1946…
  • Robert Ambelain (1907-1997), Tau Robert-Jean III : Évêque gnostique de Samarie. Le 15 août 1960, il hérite de Mgr Dupont du patriarcat de l’Église gnostique universelle qu’il fusionne avec sa propre communauté, constituée en 1954 sous le nom d’Église gnostique apostolique. En septembre 1958, Robert Ambelain en est élu patriarche, par le haut synode, sous le nom de Jean III. Le 31 mai 1959 il consacre…
  • Roger Deschamps, Tau Jean Rudiger in  ordine : Évêque de l’Église gnostique apostolique de Liège. Aucune archive n’existe à son sujet comme, par périodes, l’Église gnostique se fait très secrète. C’est Roger Deschamps qui consacre le 1er juin 1963…
  • Armand Toussaint (1895-1994), Tau Raymond Panaghion in ordine : Il fonde, en 1964, l’Église rosicrucienne apostolique qui regroupe l’essentiel des transmissions apostoliques occidentales. Après le décès de Serge Marcotoune, le 15 janvier 1971, Armand Toussaint fonde l’Ordre martiniste des chevaliers du Christ, à partir de la double filiation du martinisme russe et de la filiation chevaleresque. L’Église rosicrucienne apostolique se développe formidablement. Elle deviendra l’Église rosicrucienne apostolique et gnostique, sa forme actuelle. C’est Armand Toussaint, sans doute un des plus grands patriarches, qui consacre le 22 juillet 1989…
  • Pôl Lysis (1958), Tau Phaidros : Copatriarche de l’Église rosicrucienne apostolique et gnostique. Comme l’être ne porte aucun nom, Tau Phaidros ne souhaite pas qu’ici soit révélée son identité profane. Il transmet, le 27 octobre 2007, la succession apostolique de l’apôtre Pierre par les patriarches d’Antioche à…
  • Tau Sendivogius (né en 1961) :  Mgr  Paul  Sanda, Patriarche de la tradition gnostique syriaque orthodoxe dans la lignée occidentale (Église Apostolique Templière Gnostique), Grand Chancelier de l’Ordre des Chevaliers du Paraclet, Grand Maître de l’Ordre Secret du Temple, et auteur de nombreux travaux initiatiques.

Paul Sanda, Grand Maître de l’Ordre Secret du Temple

23904Le second co-Grand Maître du Saint Ordre de Sion, Paul Sanda, est donc le Grand Maître de l’Ordre Secret du Temple, seul Ordre Templier détenant les véritables secrets du Temple de nos jours. Cet Ordre n’est pas à confondre avec l’Ordre Souverain et Militaire du Temple de Jérusalem (OSMTJ) qui n’est pas un Ordre initiatique.

Il faut encore moins le confondre avec L’Ordre du Temple, dont Gérard Harel a tenté d’usurper la grande maîtrise lors d’une supposée élection qu’il avait organisée le 6 décembre 2014, et qui ne comptait que 17 personnes, tous des novices. Or, cette « élection » a eu lieu alors qu’il était déjà exclu de l’Ordre depuis longtemps. C’est donc une mystification. Gérard Harel a d’ailleurs enregistré « L’Ordre du Temple » en tant que marque privée. Il est donc aisé d’en comprendre l’esprit mercantile, en consultant le document déposé à l’INPI (N° 13/4053028).

Tout le collège des évêques s’est donc naturellement rallié à Mgr  Paul  Sanda : vingt-deux communautés réelles et douze Églises. Paul  Sanda a été régulièrement élu le 30 octobre 2014. L’Ordre s’est toujours appelé Ordre Secret du Temple. Il existe depuis Bernard Raymond Fabré-Palaprat dont le Grand Maître actuel habite la maison à Cordes, dans le Tarn.

Paul Sanda

L’Ordre Secret du Temple, dans la succession directe du Temple par la voie primatiale secrète transmet les initiations les plus rares, en particulier en alchimie opérative. L’Ordre compte 7 commanderies reliées spirituellement à l’Église Apostolique Templière Gnostique.

La Chevalerie essénienne de l’Ordre Secret du Temple

94144e_27f8b076555843b59471c38752eba5f9L’Ordre Secret du Temple est un Ordre secret dont l’organisation interne, complexe, n’est jamais révélée. Il vise, charitablement, à transmettre des connaissances initiatiques millénaires, en particulier en Alchimie de transformation interne, qui ont transité de manière discrète par l’intermédiaire de l’Ordre du Temple historique héritier des savants arabes. L’Ordre Secret du Temple est un Ordre entièrement dévoué à l’Eglise Chrétienne, et plus particulièrement à l’Orthodoxie de l’Église Apostolique Templière Gnostique.

Ainsi la chevalerie templière implique de dire (ou d’assister ) à la messe régulièrement et en particulier sous les rituels traditionnels de l’alchimie calendaire chrétienne, de pratiquer l’alchimie en voie sacerdotale, d’avoir une vie probe, intègre et discrète. Le chevalier, au comportement monastique, doit trouver en lui-même, des ressources de générosité, de charité et témoigner d’une humilité profonde et d’un véritable sens du service pour tous. Le chevalier de l’Ordre doit s’élever au-dessus de la matérialité, utiliser les secrets qui lui sont transmis pour l’édification du corps de gloire et participer de la transmission des clés, utilisables dès ici-bas, de la « transfiguration ».

Les honneurs et les pouvoirs n’ont donc aucune importance pour les Chevaliers de l’Ordre qui ne communiquent que pour participer de la grandeur incontournable du message gnostique et chrétien, et s’employer à transmettre, discrètement, aux hommes intègres, une lumière bien particulière de la connaissance.

Mel Dom
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« On a besoin d'homme comme vous maintenant. Que Dieu vous protège et protège notre nation. »

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En tant qu’auteur et chroniqueur indépendant, Guy Boulianne est membre du réseau d’auteurs et d’éditeurs AuthorsDen et de la Nonfiction Authors Association (NFAA) aux États-Unis. Il adhère à la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération internationale des journalistes (FJI).

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