Le nom de Guy Boulianne fut expédié sur la Lune et sur Mars en 2009 et 2012

Il est bon de se remémorer des souvenirs ! Le 18 juin 2009, mon nom, Guy Boulianne, était intégré à une micropuce et expédié sur le sol lunaire à bord du Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO). En effet, la NASA invitait alors les personnes de tous âges à participer au voyage d’exploration lunaire avec l’opportunité d’envoyer leurs noms sur la lune à bord de la sonde de reconnaissance lunaire.

Les participants pouvaient soumettre leurs informations, imprimer un certificat et faire inscrire leurs noms dans une base de données. La base de données fut placée sur une micropuce intégrée à l’engin spatial. “Tous ceux qui envoient leur nom sur la lune, comme moi, font partie de la prochaine vague d’explorateurs lunaires”, a déclaré Cathy Peddie, chef de projet adjoint du LRO au Goddard de la NASA.

De la même façon, le 26 novembre 2011, mon nom fut intégré à une micropuce et expédié sur le sol de la planète Mars à bord du Mars Science Laboratory. 1 246 445 million de noms ont été soumis sur une période d’un an ! Quelques 20 000 visiteurs du Jet Propulsion Laboratory à Pasadena en Californie et du Kennedy Space Center à Cape Canaveral en Floride ont écrit leurs noms sur des pages numérisées et reproduites à l’échelle microscopique sur deux jetons de la taille d’une pièce de dix cents.

Les ingénieurs ont gravé les noms sur une plaquette de silicium ou une micropuce. Ils ont utilisé une machine à faisceau d’électrons “E-beam” chez JPL qui se spécialise dans la gravure de très petites caractéristiques (moins de 1 micron, ou moins que la largeur d’un cheveu humain!). Ils utilisent normalement cette machine pour fabriquer des microdispositifs de haute précision dans le laboratoire Microdevices du JPL.

Le Codex sur le vol des oiseaux de Léonard de Vinci, un document datant d’environ 1505, a été reproduit à l’échelle microscopique et attaché à la puce. L’autoportrait de Léonard de Vinci est également sur l’astromobile (rover) Curiosity, avec quelques essais et dessins. La taille des deux micropuces est de 23 millimètres de diamètre. Elles sont placées sur le « dos » ou sur le pont du rover. 246 pays ont participé au projet (répartition par pays sur la carte du monde).

Comble du bonheur, le 11 avril 2013, un cratère de la planète Mars fut baptisé en mon nom grâce au projet Uwingu (la société permet au public de nommer des noms pour les exoplanètes et les cratères de Mars sur la nouvelle carte de Mars d’Uwingu). D’un diamètre de 1.79 km, le cratère se situe dans le district 537 et la province 119 de la planète rouge (latitude: 26.85° N, longitude: 267.35° E). Il se situe à 10 km du cratère baptisé au nom des Éditions Dédicaces, une maison d’édition que j’ai fondée en 2009 (voir les informations).

À propos du Lunar Reconnaissance Orbiter

Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) est une sonde spatiale de type orbiteur de la NASA lancée en 2009 dont l’objectif est d’étudier la Lune depuis son orbite. LRO fait partie du programme Lunar Precursor Robotic dont l’objectif était d’effectuer des reconnaissances approfondies de notre satellite notamment pour préparer les missions habitées du programme Constellation d’exploration lunaire abandonné début 2011.

LRO, dont la masse totale est de 1 916 kg, embarque sept instruments scientifiques notamment des caméras en lumière visible, un radiomètre infrarouge, un spectromètre ultraviolet et différents instruments destinés à détecter la présence d’eau. LRO est placée sur une orbite particulièrement basse de 50 km autour de la Lune qui lui permet d’effectuer des observations extrêmement détaillées de la surface. Le système de télécommunication est dimensionné pour transférer le très grand volume de données qui en découle. Les objectifs de la sonde sont de dresser une carte à haute résolution de la Lune, tenter de détecter la présence d’eau au niveau des régions polaires, définir un système géodésique complet et évaluer l’intensité du rayonnement ionisant d’origine cosmique.

LRO a été lancée le 18 juin 2009 par un lanceur Atlas V depuis la base Cap Canaveral, avec une deuxième sonde lunaire Lunar Crater Observation and Sensing Satellite (LCROSS) ayant une mission complémentaire. Les instruments de la sonde ont permis de dresser une carte topographique (avec le relief) et une carte bidimensionnelle de la Lune d’une précision inégalée. La mission, d’une durée initiale d’un an, a été prolongée à plusieurs reprises.

Lorsque le projet de la sonde LRO est mis au point, la NASA prévoit d’envoyer des astronautes sur la Lune vers 2020 dans le cadre de son programme Constellation : celui-ci constitue la concrétisation de la stratégie spatiale américaine à long terme définie par le président George W. Bush en janvier 2004, énoncé dans le document Vision for Space Exploration. Le programme Constellation a pour objectif l’envoi d’astronautes sur la Lune vers 2020 pour des missions de longue durée (7 jours au lieu de 3 pour le programme Apollo). On envisage des sites d’atterrissage dans les régions polaires éclairées pratiquement en permanence pour bénéficier à la fois d’un ensoleillement plus important, donc de nuits plus courtes et de températures moins extrêmes. Il est également envisagé dans une perspective plus lointaine d’exploiter les dépôts de glace d’eau qui existent peut-être sous ces latitudes dans les zones en permanence à l’ombre.

LRO constitue avec son compagnon LCROSS la première mission préparatoire de ce projet. Ces deux engins spatiaux font partie du programme Lunar Precursor Robotic qui regroupe plusieurs missions de sondes spatiales qui doivent être lancées vers la Lune pour préparer les futurs vols habités. En 2011, le programme Constellation est annulé pour des raisons financières.

Les principaux objectifs de la mission sont :

  • réaliser un système géodésique complet de la Lune ;
  • évaluer l’intensité du rayonnement ionisant d’origine cosmique ;
  • explorer les régions polaires de la Lune en recherchant d’éventuels dépôts de glace d’eau et les zones éclairées en permanence ;
  • réaliser une cartographie à haute résolution notamment pour faciliter la recherche de futurs sites d’atterrissage en fournissant leurs caractéristiques.

À propos du Mars Science Laboratory

Mars Science Laboratory (MSL, en français « Laboratoire scientifique pour Mars ») est une mission d’exploration de la planète Mars à l’aide d’une astromobile (rover) développée par le centre JPL associé à l’agence spatiale américaine de la NASA. La sonde spatiale a été lancée le 26 novembre 2011 par une fusée Atlas V. Le site d’atterrissage, sur lequel la sonde spatiale s’est posée le 6 août 2012, se situe dans le cratère Gale.

Celui-ci présente dans un périmètre restreint donc compatible avec l’autonomie du rover, des formations reflétant les principales périodes géologiques de la planète dont celle — le Noachien — qui aurait pu permettre l’apparition d’organismes vivants. Au cours de sa mission, le rover, baptisé Curiosity, va rechercher si un environnement favorable à l’apparition de la vie a existé, analyser la composition minéralogique, étudier la géologie de la zone explorée et collecter des données sur la météorologie et les radiations qui atteignent le sol de la planète. La durée de la mission est fixée initialement à une année martienne soit environ 669 sols (jours solaires martiens) ou 687 jours (solaires) terrestres.

Le rover Curiosity est cinq fois plus lourd que ses prédécesseurs, les Mars Exploration Rovers (MER), ce qui lui permet d’emporter 75 kg de matériel scientifique, dont deux mini-laboratoires permettant d’analyser les composants organiques et minéraux ainsi qu’un système d’identification à distance de la composition des roches reposant sur l’action d’un laser. Les laboratoires embarqués sont alimentés par un système sophistiqué de prélèvement et de conditionnement d’échantillons comprenant une foreuse. Pour répondre aux besoins accrus d’énergie et s’affranchir des contraintes de l’hiver martien et des périodes nocturnes, le rover utilise un générateur thermoélectrique à radioisotope qui remplace les panneaux solaires mis en œuvre par les précédentes missions. Enfin, il bénéficie de logiciels évolués pour naviguer sur le sol martien et exécuter les tâches complexes qui l’attendent. Le rover est conçu pour parcourir 20 km et peut gravir des pentes de 45°.

La sonde spatiale au départ de la Terre a une masse de 3,9 tonnes et comprend un étage de croisière chargé d’amener la sonde jusqu’à proximité de la planète Mars, un véhicule de rentrée qui assure la traversée de l’atmosphère martienne à grande vitesse et un étage de descente chargé de la dernière phase aboutissant à l’atterrissage. Pour parvenir à poser le rover de 899 kg sur le sol martien avec la précision demandée par les objectifs scientifiques, la technique d’atterrissage utilisée par ses prédécesseurs a été profondément modifiée : la phase de rentrée atmosphérique est en partie pilotée pour restreindre la zone d’atterrissage à une ellipse longue de 20 km et large de 7 km. Le rover est déposé en douceur sur le sol par un étage de descente fonctionnant à la manière d’un hélicoptère-grue, seule méthode compatible avec sa masse.

MSL constitue la mission interplanétaire de la NASA la plus ambitieuse de la décennie. La complexité de la sonde et du rover ainsi que la nécessité de mettre au point de nouvelles technologies spatiales ont entraîné des modifications importantes du concept de départ durant le développement : les dépassements de coût qui en ont résulté ont failli entraîner l’annulation de tout le projet. Le lancement prévu initialement en 2009 a dû être repoussé à la fenêtre de lancement suivante, 26 mois plus tard, en 2011. Le coût total du projet est évalué en 2011 à 2,5 milliards de dollars.

Sur le plan scientifique l’exploration de Mars comporte actuellement trois objectifs :

  • comprendre la genèse de la planète et son évolution,
  • reconstituer l’histoire de son climat,
  • savoir si Mars peut abriter la vie ou si elle l’a abritée par le passé.

Les réponses à ces trois questions sont susceptibles de nous aider à comprendre notre propre planète.

À propos de la société Uwingu

Uwingu est une société privée à but lucratif fondée par Alan Stern, ancien administrateur associé de la NASA, des astronomes, des scientifiques planétaires, des éducateurs spatiaux et d’anciens membres de la NASA.

La mission d’Uwingu est de créer de nouvelles manières pour les personnes de se connecter personnellement à l’exploration spatiale et à l’astronomie !

Par exemple, les gens peuvent aider dans l’énorme tâche de nommer plus d’un demi-million de cratères officiellement catalogués sur la nouvelle carte de Mars ! Ils peuvent également proposer des noms mis à disposition par Uwingu pour que les astronomes puissent utiliser les planètes autour d’autres étoiles. Ils peuvent aussi voter pour les noms qu’ils préfèrent. Les bénéfices de l’entreprise sont consacrés au financement de chercheurs, d’éducateurs et de projets dans le domaine spatial.

Depuis le lancement de la fonction Mars Crater Map en février 2014, plus de 19 000 noms de cratères ont été nommés sur la carte de Mars Uwingu. Près de 100 000 $ ont été générés pour la recherche, l’éducation et l’exploration de l’espace. Parmi les lauréats du Fonds de subvention d’Uwingu, citons Astronomes sans frontières, le Programme de Formation des Enseignants Galileo, SEDS, Allen Telescope Array, l’Association internationale du ciel étoilé et Explore Mars.

Uwingu a également octroyé plus de 15 000 $ en bourses de recherche pour les étudiants en 2014. Les étudiants sélectionnés, hommes et femmes, ont obtenu leur doctorat en 2014. Leurs sujets de recherche vont de la science martienne et lunaire, à l’astrobiologie, à l’étude des planètes autour d’autres étoiles. Les bourses de voyage Uwingu attribuées permettront à ces étudiants de rendre compte de leurs résultats et de poursuivre leur avancement professionnel dans la communauté scientifique.

Le 3 mars 2014, la société a annoncé un partenariat avec Mars One, qui prévoit d’utiliser la carte de Mars de Uwingu lors de sa mission. Il a été annoncé le 12 juin 2014 qu’une deuxième mission spatiale, Time Capsule to Mars, transportera aussi la carte de Mars d’Uwingu vers la planète rouge.

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Jacqueline Perrousset
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« Merci monsieur Boulianne. Vous êtes comme toujours parfaitement informé, une mine à vous tout seul, et surtout vous nous fournissez vos sources qui permettent d’accroître notre connaissance. »

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En tant qu’auteur et chroniqueur indépendant, Guy Boulianne est membre du réseau d’auteurs et d’éditeurs Authorsden aux États-Unis, de la Nonfiction Authors Association (NFAA), ainsi que de la Society of Professional Journalists (SPJ). Il adhère de ce fait à la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération internationale des journalistes (FJI).

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