L’esprit gallican, cet esprit libre, gaulois et réfractaire porte-t-il encore notre pays ? Le projet de loi sur le pass vaccinal n’en finit pas d’enterrer les libertés. Avez-vous remarqué par exemple ce curieux article 3 qui n’autorise plus les familles à saisir le juge des libertés en cas d’internement psychiatrique des personnes ? Comme l’écrivait déjà avec lucidité Mgr Truchemotte dans sa lettre de 1985 citée dans le Gallican de janvier : « Et — prenons y garde — il viendra un jour où cette pente fatale fera examiner psychiatriquement un individu pour ses appartenances politiques ou pour sa conviction scientifique. »
Comme vous tous sans doute j’ai essayé de suivre les débats au parlement début janvier sur le projet de pass vaccinal, heureusement quelques voix résistantes ont pris la défense des libertés en posant des questions utiles. Je pense en particulier à l’intervention de la député Martine Wonner, médecin et psychiatre de métier, femme courageuse et présidente du mouvement « Ensemble pour les libertés », également à sa question sur les traitements précoces restée sans réponse de la part du ministre de la santé. Pourquoi ces traitements ne sont-ils pas autorisés dans notre pays alors qu’ils le sont au Japon, en Inde et ailleurs ? Le dernier numéro du Gallican publié le 1er janvier s’interrogeait lui aussi, s’appuyant sur l’interview donnée en décembre 2021 par Patrice Gibertie, invité par le journal France Soir. Sans doute l’avez-vous regardée à partir des liens mis en sources dans le numéro de janvier du Gallican, pour vous faire une opinion. Sinon elle figure encore sur YouTube (non censurée pour l’instant) avec comme titre : « Le délire scientiste croqué par Patrice Gibertie ». Cet ancien professeur agrégé d’Histoire et d’une grande culture mérite d’être écouté, je vous le conseille.
La semaine dernière la député Anne-Laure Blin a également proposé et défendu un amendement à la loi du pass vaccinal pour garantir l’accès aux lieux d’exercice de la démocratie. Je cite : « L’accès aux bureaux de vote ne doit pas être conditionné à la présentation d’un pass sanitaire ou d’un pass vaccinal. » Malheureusement cet amendement a été rejeté ! Effrayant non ? Les non vaccinés, ces « irresponsables » selon les mots de l’actuel Président de la République pourront-ils voter lors de la présidentielle en avril prochain ? La question finalement est me semble-t-il : un irresponsable est-il encore un citoyen ou est-il déchu de sa citoyenneté ?
L’archevêque de Cantorbery, chef de l’Église Anglicane avec la reine d’Angleterre a déclaré que « les non vaccinés ne sont pas des chrétiens. » De tels propos ne risquent-ils pas d’attiser une nouvelle fois la haine et la pulsion génocidaire ?
Dans le dossier du numéro de janvier du Gallican je posais cette autre question : « dans une démocratie les opposants existent, ne faut-il pas les écouter, leur donner la parole et permettre le débat entre spécialistes ? Après la population se fait son opinion, mais le débat peut exister. » Le parlement du Luxembourg vient de donner cet exemple de démocratie en invitant le docteur Ochs, la généticienne Alexandra Henrion-Caude, le professeur Perronne et le prix Nobel de médecine Montagnier à s’exprimer sur la vaccination en cours. Pourquoi le parlement français ne les a-t-il pas invités début janvier ?
Hier j’ai écouté la dernière vidéo du professeur Didier Raoult sur la chaîne YouTube de l’IHU Méditerranée-Infection avec comme titre : « Effets de la vaccination sur l’épidémie ». Selon lui les pays qui ont le plus vacciné sont les pays où il y a le plus d’infections ensuite ! Étrange et surprenant paradoxe non !
De nombreuses questions en découlent… Je vous conseille également de l’écouter. Tout y est argumenté à partir de nombreuses études scientifiques pour vous faire une opinion. Il aborde aussi la question des « anticorps facilitants », la maladie serait facilitée par les vaccins à ARN messager. Étonnant non ? Le sénateur socialiste Jomier, ce parlementaire ayant proposé la vaccination obligatoire en France et dont la proposition de loi a été rejetée par un vote du Sénat le 13 octobre dernier a demandé à ce que le professeur Raoult soit écarté de l’IHU…
Aujourd’hui j’apprends que l’Agence européenne des médicaments (EMA) lance une alerte sur les effets nocifs des rappels excessifs des vaccins contre le Covid-19. Selon elle cela pourrait générer des « problèmes de réponse immunitaire ». Le combat pour les libertés continue. Des lecteurs du Gallican m’ont remercié pour avoir pris position, d’autres se sont désabonnés. Chacun a le droit de penser ce qu’il veut mais il est bon d’abord de s’informer pour être éclairé ensuite. « Consentement libre et éclairé » selon la loi française actuelle en matière de vaccination…
Je crois surtout qu’aujourd’hui il est « impossible de se cacher derrière son petit doigt » sur ces questions. Ce combat pour les libertés est essentiel !
Mgr Thierry Teyssot – 14 janvier 2022
À propos de l’Eglise Gallicane de Gazinet
L’Église gallicane, tradition apostolique de Gazinet — c’est ainsi que s’est appelée l’Eglise Catholique en France depuis l’évangélisation des Gaules jusqu’en 1870 — est une association loi de 1901, fondée en 2000, qui se veut l’héritière de l’Association cultuelle Saint-Louis, fondée en 1916. Respectueuse de la papauté, elle posait néanmoins certaines limites à sa puissance ; elle enseignait en particulier que le pouvoir des évêques réunis en concile était plus grand que celui du pape. Cette tradition bien gauloise de résister aux empiétements de la curie romaine a pris jadis le nom de gallicanisme.
Le plus illustre représentant de ce courant fut le grand Jacques-Bénigne Bossuet, évêque de Meaux (XVIIème siècle), qui rédigea les quatre articles gallicans de 1682 signés par l’assemblée des évêques de France. Bossuet ne fit d’ailleurs que reprendre les décisions du concile de Constance (1414-1418) qui rappela (conformément à la règle en usage dans l’Eglise universelle et indivise du premier millénaire) que le concile œcuménique (assemblée de tous les évêques) était l’organe suprême en matière d’autorité et d’enseignement au sein de l’Eglise.
Pourtant en 1870 eut lieu à Rome la proclamation du dogme de l’infaillibilité pontificale qui consacra l’abdication de l’épiscopat devant l’omnipotence du pape. En France, un mouvement de résistance fut emmené par le Révérend Père Hyacinthe Loyson qui obtint par décret du Président de la République l’autorisation d’ouvrir un lieu de culte au nom de l’Eglise Gallicane le 3 décembre 1883. Après la loi de 1905 entérinant le principe de séparation des Eglises et de l’Etat, le courant gallican va s’organiser plus librement.
L’Église gallicane dite de Gazinet naît donc le 15 février 1916 par la déclaration de constitution de l’Association cultuelle Saint-Louis. Son siège initial est à Gazinet en Gironde, où une guérisseuse, Maman Mathieu, avait fait construire une église que le clergé local refusait de desservir. Louis-Marie François Giraud, qui avait été ordonné prêtre le 21 juin 1907 par Joseph-René Vilatte et qui fréquentait Maman Mathieu, après avoir fréquenté Ernest Houssay dit l’Abbé Julio qui l’avait consacré évêque le 21 juin 1911, accepte de servir comme évêque de la communauté.
A partir de 1916 Gazinet devint le symbole du renouveau gallican avec l’arrivée de Monseigneur Giraud, qui sera élu Patriarche de l’Eglise Gallicane en 1928. Dès 1922, la communauté publie Le Gallican et développe d’autres lieux de cultes comme à Tours en 1922, Bordeaux en 1936 ou Paris en 1943.
En 1944, le Régime de Vichy interdit l’Église gallicane de Gazinet et ses archives sont dispersées. L’Église renaît cependant après-guerre et en novembre 1945, François Giraud publie une Profession de foi dite de Gazinet (rééditée en 1985 et 1994) qui reste encore une norme pour cette Église. Après la mort de Bernard-Isidore Jalbert-Ville, c’est Irénée Poncelain d’Eschevannes qui préside aux destinées de cette Église1. Il fait reparaître le journal Le Gallican jusqu’à sa mort en 1970.
C’est avec l’élection de Patrick Truchemotte, que l’Église aurait connu « un vrai renouveau » jusqu’en 1986, année de sa mort. L’évêque actuel est Thierry Teyssot, évêque gallican d’Aquitaine depuis 1987.
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