Guy Boulianne fait l’achat de deux documents historiques importants : un livre de Paul Boyer de Bouillane et une lettre de Gaston François Christophe duc de Lévis, datée du 23 avril 1844

Je suis fier d’avoir fait l’acquisition de deux documents importants au niveau historique. Tout d’abord le livre acheté à la librairie Les Livres du Pont-Neuf à Romainville, intitulé « Le droit de tester chez le père de famille et ses limites légales », écrit par mon arrière-arrière-arrière-grand-cousin au douzième degré, Pierre Paul Henri Dominique Boyer de Bouillane. Ce livre est extrêmement rare à trouver. Il provient d’une lecture faite à la séance de rentrée de la Conférence des Avocats le 20 décembre 1872.

Le droit de tester chez le père de famille et ses limites légalesCette brochure in-8 de 52 pages a été publiée l’année suivante par Rigaudin et Lassagne, à Grenoble. Un peu frottée, avec une étiquette de référencement sur le dos et une usure d’usage, le livre est en bon état général. L’exemplaire que j’ai en main est dédicacé par l’auteur au Marquis de Monteynard.

J’ai aussi fait l’acquisition d’un document unique et rare : la lettre manuscrite de Gaston François Christophe duc de Lévis, datée du 23 avril 1844, alors qu’il distribue les bonnes oeuvres du Comte de Chambord. Achetée auprès de la librairie Traces Ecrites à Paris, cette lettre signée a un format In-8, et elle compte deux pages en très bon état. Le duc de Lévis, conseiller politique du duc de Bordeaux [comte de Chambord] vient d’apprendre l’embarras dans lequel se trouve son correspondant. Au nom du duc de Bordeaux, il lui adresse une somme de mille francs en signe de :

« gratitude pour les preuves de dévouement que vous avez données et les sacrifices que vous avez fait pour sa cause […]. Je regrette que cette somme ne puisse être plus forte, mais vous savez que le béarnais n’est pas riche et qu’il ne peut pas faire pour ses amis et serviteurs tout ce qui serait dans son coeur. J’espère aussi, monsieur, que cette circonstance vous prouvera que ceux qui ont l’honneur d’approcher le prince ne sont pas toujours aussi mal inspirés que voudraient le faire croire quelques personnes et qu’ils regardent au contraire comme un devoir d’éclairer le prince sur ses véritables intérêts et de lui faire connaître tous ceux de ses amis et serviteurs qui lui ont rendu et qui peuvent lui rendre encore des services […]».

Ardent royaliste, aide de camp du duc d’Angoulême et pair de France, Gaston-François-Christophe de Lévis (1784-1863) assurait le rôle de ministre du Comte de Chambord. Il est le descendant de l’une des plus anciennes Maison de France, intimement liée à la croisade albigeoise (Guy II de Lévis), à la fondation de la Compagnie du Saint-Sacrement et de Montréal (Henri de Lévis), à l’évangélisation de la Nouvelle-France (Gabriel Thubières de Lévis de Queylus) et à la bataille pour les plaines d’Abraham (François Gaston de Lévis). Gaston-François-Christophe de Lévis est d’ailleurs le petit-fils de ce dernier.

Après la révolution de juillet 1830, il refusa de prêter serment au gouvernement de Louis-Philippe, pour rester fidèle à la branche ainée qu’il accompagna dans l’exil, en Écosse et en Allemagne. C’est pendant leur voyage de noces au château de Frohsdorf en Autriche, où le Comte de Chambord leur fit l’honneur de les recevoir, que Paul Boyer de Bouillane et son épouse rencontrèrent pour la première fois Gaston-François-Christophe de Lévis. L’héritier du trône de France devait mourir deux mois plus tard dans son exil, le 24 août 1883.

Je suis d’autant plus heureux d’avoir en possession cette lettre manuscrite du duc de Lévis, puisque ce dernier était en étroite relation avec mon arrière-arrière-arrière-grand-cousin au douzième degré. À ce sujet, je vous invite à consulter le dossier généalogique complet de mes ancêtres, du XIIe au XXe siècle.

Paul Boyer de Bouillane était le fils de Austremoine Boyer et de Marie Anne Julie Mathilde Tropenas. Conçue en dehors des liens du mariage, cette dernière était la fille naturelle du magistrat Antoine Henri Etienne de Bouillane de Lacoste, bien que sa mère fut mariée avec André Michelland depuis le 29 juillet 1829. En effet, tous les éléments en notre possession indiquent que Bouillane de Lacoste était le véritable père de Mathilde Tropenas. Il l’adopta à sa majorité, le 28 octobre 1841, après que André Michelland fut décédé.

Paul Boyer de Bouillane comprit rapidement l’importance d’adopter le nom de son grand-père naturel pour son avenir et celui de sa postérité. Le 9 septembre 1874, il reçut l’autorisation officielle d’ajouter à son patronyme le nom de sa famille de sang, de Bouillane, et de s’appeler à l’avenir Boyer de Bouillane, nom désormais transmissible (Bulletin des lois de la République Française). Paul Boyer de Bouillane était le demi-frère du célèbre homme de lettres Philoxène Boyer, né du premier mariage de Austremoine Léger Boyer avec Françoise Célinie Moutet.

Bulletin des lois de la République Française, Volume 2, Volume 9é No.231. 1874
Décret du Président de la République Français (9 septembre 1874).

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La librairie Traces Ecrites est dédiée aux documents historiques, aux manuscrits anciens et aux lettres autographes de personnages célèbres. Son propriétaire, Emmanuel Lorient, est membre de la Ligue Internationale  de la Librairie Ancienne (Lila).

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Robin Caron
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« Vos pensées rejoignent les miennes. Merci de si bien nous informer. Bravo à vous M. Boulianne. »

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