Une enquête de l’Economist Intelligence Unit souligne comment la pandémie a enhardi le défi lancé par la Chine aux démocraties occidentales

L’état de la démocratie au Canada a chuté par rapport au passé, la faisant sortir du top 10 des démocraties les plus stables au monde, selon un nouveau rapport qui blâme en grande partie les effets des restrictions de la COVID-19 sur les libertés individuelles et le sentiment public qui s’y rapporte. Le 10 février, l’Economist Intelligence Unit (EIU), basée à Londres, a publié son rapport annuel intitulé « Democracy Index 2021: the China challenge » (Indice de démocratie 2021 : le défi de la Chine) sur l’indice de la démocratie qui a évalué 167 pays en 2021 sur la base de mesures telles que les processus électoraux et les libertés civiles.

Alors que moins de la moitié de la population mondiale vit sous une forme ou une autre de démocratie, le Canada est également sorti du top 10 des démocraties les plus stables au monde pour la première fois depuis que The Economist a commencé à publier le rapport en 2006, tombant à la 12e place.

« Les citoyens canadiens ont le sentiment qu’ils ont peu de contrôle sur leur vie, un sentiment qui a été aggravé par les restrictions liées à la pandémie sur les libertés individuelles », indique le rapport.

L’ECU a utilisé les données de la World Values ​​Survey (WVS), qui est rassemblée par un réseau mondial de spécialistes des sciences sociales dans le cadre du groupe à but non lucratif World Values ​​Survey Association. Les données montrent que les scores du Canada chutent fortement dans les catégories « fonctionnement du gouvernement » et « culture politique ».

Le rapport note que la baisse du score de démocratie du Canada se reflète dans les frustrations des citoyens à l’égard des chefs de gouvernement qui ont continué à rétablir les restrictions liées à la pandémie après qu’elles ont été annulées pour la première fois à l’été 2020. D’autres citoyens ont signalé des difficultés à accéder aux prestations de secours COVID-19 du gouvernement fédéral.

Selon les données de WVS, seulement 10,4 % des Canadiens estimaient avoir « beaucoup » de liberté de choix et de contrôle, tandis que seulement 23,5 % avaient « beaucoup » ou « assez » confiance dans les partis politiques.

Le rapport de l’ECU intervient alors que des milliers de Canadiens ont rejoint le mouvement populaire du « Convoi de la liberté » (Freedom Convoy) pour protester contre les restrictions liées au COVID-19 et les mandats de vaccination à Ottawa depuis le 29 janvier. La première manifestation dans la capitale du Canada a également déclenché des manifestations parallèles aux postes frontaliers en Alberta, au Manitoba, et Ontario.

Le 14 février, Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence pour la première fois dans l’histoire du Canada, qui donne au gouvernement fédéral des pouvoirs temporaires étendus pour gérer les blocages et les protestations en cours contre les restrictions pandémiques.

Le rapport de l’ECU suggère que, comme les États-Unis, le Canada connaît « des niveaux extrêmement bas de confiance du public dans les partis politiques et les institutions gouvernementales ». Cela s’est également reflété dans le soutien des Canadiens aux formes alternatives de gouvernement non démocratiques : environ 13,5 % des Canadiens ont exprimé une préférence pour un régime militaire, et 55 % ont estimé que le gouvernement par des experts ou un gouvernement technocratique était une « très bonne » ou « assez bonne » idée.


Défi Chine

Le rapport s’intitule « Democracy Index 2021: the China Challenge » (Indice de démocratie 2021 : le défi de la Chine) car il se concentre sur la question de savoir à quel point le modèle politique chinois représente un défi pour les démocraties occidentales et le monde.

La Chine est classée comme « régime autoritaire » dans l’indice de la démocratie. Le pays a obtenu une note de 2,21 sur une échelle de 10, contre 2,97 en 2006. Elle a obtenu un score de 0,88 pour la catégorie des libertés civiles, l’un des classements les plus bas des 167 pays étudiés.

« Il n’y a pas d’impression, de diffusion ou de médias sociaux gratuits, pas de liberté d’expression et il y a des restrictions sur Internet », indique le rapport. « Il n’y a pas de syndicats libres, pas de système judiciaire indépendant et pas d’égalité réelle devant la loi. L’État ne pratique pas la tolérance religieuse et recourt régulièrement à la torture. »

Le rapport note que les dirigeants du PCC louent souvent leur modèle politique autoritaire par rapport au modèle occidental de démocratie électorale, qui, selon eux, « produit des dirigeants inférieurs, des délibérations qui font perdre du temps et beaucoup d’impasses ».

Leur principale affirmation selon laquelle le système chinois est supérieur à leurs homologues occidentaux est qu’il facilite une prise de décision rapide et efficace ainsi qu’une planification à long terme pour maximiser les rendements économiques, la stabilité et la sécurité. Cette efficacité, ont-ils dit, dépend de l’élimination de tout mécanisme de responsabilité démocratique.

Le rapport souligne que le système politique autoritaire de la Chine a conduit à des niveaux élevés de corruption. Le cas de Xu Caihou, ancien vice-président de la Commission militaire centrale, est un exemple frappant de corruption flagrante parmi les responsables chinois ces dernières années. Caihou a été arrêté en 2014 après que les autorités ont découvert de l’argent liquide pesant plus d’une tonne métrique empilé dans le sous-sol de 20 mètres carrés de sa maison. « Isolées du public, les élites chinoises sont souvent égoïstes et les abus de pouvoir ne sont pas rares », lit-on dans le rapport.

Compte tenu des caractéristiques intrinsèquement peu attrayantes du système politique chinois, l’EIU affirme que la capacité du pays à saper les démocraties occidentales au cours des prochaines décennies dépendra en grande partie de la capacité de l’Occident à revitaliser son propre modèle démocratique.


► Trudeau, Legault, Péladeau – CHAOS : la stratégie des petits pas

https://www.youtube.com/watch?v=QYRRihfnI9g
L’avocat Claude Laferrière émet une hypothèse de travail : L’établissement d’une base militaire chinoise dans le cyberespace québécois est-il le motif principal de l’intransigeance du politique et des oligarques dans la crise de la Covid-19. Le Québec est-il l’épicentre d’une opération militaire sans précédent contre les États-Unis ? À suivre.
Pierre-Marie Nol
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