UN ARTICLE DE ABRAHAM BLONDEAU — Le système bancaire international vient de connaître sa plus grande frayeur depuis 2008. L’effondrement de la Silicon Valley Bank, de la Signature Bank, de la First Republic et de Crédit suisse a sérieusement ébranlé la confiance dans les institutions financières. Pourtant, alors que les banques américaines et européennes ont fait faillite, les « six grandes » banques canadiennes semblaient intouchées. En fait, les médias et les banques elles-mêmes disent aux Canadiens qu’il est pratiquement impossible que ces banques s’effondrent un jour. Le Canada est-il à l’abri de ces chocs sur le système financier ? Certains signes inquiétants apparaissent.
Malgré l’idée reçue selon laquelle « cela ne peut pas arriver ici », certaines caractéristiques propres à l’économie canadienne la rendent particulièrement vulnérable à une crise financière.
Trajectoire insoutenable
Si vous vivez au Canada, vous savez que l’économie est mal en point. Les prix des denrées alimentaires et du carburant augmentent mois après mois. De plus en plus de personnes ont recours aux cartes de crédit pour payer les produits de première nécessité ou maintenir leur niveau de vie. En avril, la tendance à la hausse des taux est réapparue, avec une augmentation globale de l’inflation de 4,4 pour cent et une hausse des prix de l’essence de 6,3 pour cent. Ces pressions entraînent une contraction de l’ensemble de l’économie.
Le Canada est déjà en pleine récession. Selon le produit intérieur brut (PIB) réel par habitant, l’économie canadienne s’est rétractée au cours des deux derniers trimestres de 2022 : 0,2 pour cent au troisième trimestre et 0,9 pour cent au quatrième trimestre. Ces chiffres sont méconnus de la plupart des Canadiens, car le gouvernement dissimule la vérité derrière des détails techniques et des définitions.
Qu’est-ce que le PIB réel par habitant ? « Le PIB réel est la production économique d’un pays ajustée pour éliminer l’impact de l’inflation », écrit la publication canadienne Better Dwelling. « L’ajustement par habitant permet d’établir une moyenne par personne, en éliminant l’impact des changements démographiques. » Il s’agit de la statistique la plus précise pour mesurer les performances économiques et la qualité de vie en général.
Le gouvernement Trudeau préfère le PIB global, qui tient compte de la valeur totale de la production, indépendamment des performances. Cela signifie que même si l’économie se contractait et enregistrait de mauvais résultats, le PIB global pourrait être plus élevé en raison de la croissance rapide de la population, qui se traduit par une augmentation des recettes fiscales. C’est exactement ce que fait le gouvernement Trudeau : la politique d’immigration agressive qui permet l’arrivée de plus de 500 000 personnes par an dissimule l’état réel de l’économie.
Better Dwelling a poursuivi :
« S’agit-il d’une récession ? Les Canadiens constatent probablement une dégradation de leur qualité de vie et, bien que les revenus augmentent, ils ne progressent pas suffisamment pour faire face à l’inflation. Dans le même temps, les coûts de logement échappent à tout contrôle et l’économie se prépare à doubler les investissements dans le logement, bien qu’elle en soit déjà trop dépendante… »
Cette tendance ne devrait pas s’arrêter de sitôt.
Les données du premier trimestre 2023 du Canada devraient refléter une nouvelle contraction—un nouveau pas vers la dépression. La dégradation du niveau de vie au Canada est due au talon d’Achille de l’économie canadienne : la bulle immobilière.
Hors de contrôle
Le Canada connaît la pire bulle immobilière au monde. Les prix de l’immobilier n’ont cessé d’augmenter depuis 2002. Toronto est la ville la plus chère du monde, avec un logement moyen coûtant 1,9 million de dollars. Cela signifie qu’il faut 244 000 dollars par an pour rembourser le prêt hypothécaire. Même le maire de Toronto n’a pas pu s’y offrir une maison avec son salaire. Vancouver n’est pas loin derrière—la sixième ville la plus chère du monde.
La flambée des prix de l’immobilier et l’inflation croissante ont poussé la Banque du Canada à relever ses taux d’intérêt, qui se situent actuellement à 4,75 pour cent, soit le niveau le plus élevé depuis 10 ans. Cette situation menace de faire s’effondrer le château de cartes que constitue l’immobilier canadien. Les gens sont tellement endettés qu’ils n’ont plus les moyens de payer les intérêts.
En conséquence, les emprunteurs hypothécaires verront leurs paiements augmenter de 20 pour cent sur trois ans. Better Dwelling explique : « Les paiements hypothécaires à taux fixe et à taux variable auront grimpé d’ici la fin de 2026. Le paiement médian devrait être 20 pour cent plus élevé qu’en février 2022, avant les hausses de taux. Ils estiment que l’emprunteur moyen à taux fixe verra son paiement augmenter de 20 à 25 pour cent au cours de cette période. » Même si vous pouviez acheter une maison, seriez-vous en mesure de payer les mensualités ? C’est ainsi que le niveau de vie s’érode : Les gens cessent d’acheter ce qui n’est pas nécessaire pour survivre.
En fait, le Fonds monétaire international affirme que les prêts hypothécaires canadiens présentent le risque de défaut le plus élevé au monde. Cette situation est due à l’endettement élevé des ménages et au niveau élevé des prix de l’immobilier. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de gens présentant des défauts sur leurs prêts hypothécaires ? Les banques font absolument tout ce qui est en leur pouvoir pour les maintenir à flot.
La plupart des gens ont un prêt hypothécaire à taux variable, ce qui signifie qu’ils paient le même montant chaque mois. Ce montant est réparti entre le remboursement du capital de la maison et le paiement des intérêts du prêt. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus la part du paiement consacrée au service de la dette est importante. Les récentes hausses de taux signifient que ce paiement fixe ne permet même plus de payer les intérêts. C’est pourquoi les banques—en particulier la Banque TD, la Banque canadienne impériale de commerce et la Banque royale du Canada (RBC)—amortissent plus de 25 pour cent de leurs prêts hypothécaires. Cela signifie qu’elles prolongent la période de remboursement du prêt. Certaines personnes qui avaient contracté un prêt hypothécaire sur 35 ans ont maintenant besoin de 35 années supplémentaires pour rembourser leur prêt. En fait, les gens se retrouvent coincés avec des hypothèques sur 70 ans.
La dette hypothécaire actuelle s’élève à 208 000 milliards de dollars, ce qui équivaut presque au PIB du pays. La dette totale des cartes de crédit vient de dépasser les 100 milliards de dollars, et le Canadien moyen a une dette de 21 183 dollars, sans compter les prêts hypothécaires. À mesure que les prix et les taux d’intérêt continueront d’augmenter, les gens seront pressurés jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus s’endetter pour sortir de la crise. Lorsque ce point de basculement se produira, il s’agira d’une crise généralisée.
Crise mondiale
« L’ensemble de la structure bancaire des États-Unis est un réseau interconnecté », écrivait feu Herbert W. Armstrong en juillet 1984. Il poursuivait :
Mais ce n’est pas tout—une nation doit traiter avec d’autres nations dans le cadre d’importations et d’exportations. Elle doit donc disposer de moyens de transférer de l’argent d’un pays à l’autre. La structure bancaire est donc internationale et interconnectée […] Le système bancaire est devenu très complexe.
Le système financier international est tellement interconnecté que chaque pays est affecté par une crise dans un autre pays. Le Canada n’est pas différent.
La plupart des six grandes banques canadiennes possèdent des banques locales plus petites aux États-Unis. La Banque TD détient une participation de 10 pour cent dans Charles Schwab Corporation, qui vient de perdre 47 milliards de dollars. BMO et RBC ont toutes deux investi plus de 2 milliards de dollars dans des banques américaines. Cela les expose à l’instabilité du marché américain.
« Il s’avère que le plus grand déficit du secteur bancaire dans le monde ne se trouve pas en Suisse ou dans la Silicon Valley, mais plutôt dans le centre financier relativement calme du Canada », écrit Bloomberg. La Banque TD a le déficit le plus important de toutes les banques du monde. Selon Bloomberg, si la valeur de la TD diminue, elle devra payer davantage aux investisseurs, ce qui lui laissera un manque à gagner de 3,7 milliards de dollars. La TD est vulnérable aux États-Unis et fortement impliquée dans l’immobilier canadien. Un ralentissement soudain pourrait lui causer de graves problèmes.
Toutefois, la différence majeure au Canada est que le gouvernement a déjà jugé que les six grandes banques étaient trop importantes sur le plan systémique pour faire faillite. Deux agences gouvernementales, le Bureau du surintendant des institutions financières et la Société d’assurance-dépôts du Canada, prendraient immédiatement le relais et garantiraient les dépôts jusqu’à 100 000 dollars.
Le contribuable moyen, criblé de dettes, paierait la facture de ces banques en faillite. Le gouvernement canadien contrôlerait de facto le secteur bancaire. Le gouvernement créerait une façade de stabilité économique, alors que la confiance internationale dans le Canada disparaîtrait.
L’économie canadienne est confrontée à des problèmes existentiels. Elle est tellement interconnectée avec les États-Unis et le reste du monde qu’elle ne peut échapper à la crise financière à venir. M. Armstrong a prévenu qu’une crise bancaire massive modifierait complètement l’équilibre des pouvoirs. Dans Il avait raison, nous avons écrit : « Pour le dire succinctement : M. Armstrong averti qu’une crise financière massive centrée en Amérique se répercuterait à travers le monde entier—et susciterait la montée de la septième et finale résurrection du Saint-Empire romain. »
Les courtiers du pouvoir et les dirigeants du système financier depuis 200 ans—l’Amérique et le Commonwealth britannique—s’effondreront. Ésaïe 23:3 prophétise que le reste du monde créera un nouveau système financier excluant ces nations. Cette prophétie est entrelacée avec de nombreuses prophéties bibliques avertissant de l’effondrement de notre pays. La catastrophe est imminente : le Canada sera pris dans les effets d’entraînement de cette crise financière à venir.
Pour en savoir plus sur l’impact de cet événement prophétique sur votre vie, lisez l’article de Gerald Flurry, rédacteur en chef de la Trompette, intitulé « La crise bancaire américaine unira l’Europe ».
Abraham Blondeau
Rédacteur, laTrompette.fr
« Cher Guy je vous suis sur Twitter avec toujours beaucoup d’intérêt et j’admire votre courage pour la vérité. »
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En tant qu’auteur et chroniqueur indépendant, Guy Boulianne est membre du réseau d’auteurs et d’éditeurs Authorsden aux États-Unis, de la Nonfiction Authors Association (NFAA), ainsi que de la Society of Professional Journalists (SPJ). Il adhère de ce fait à la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération internationale des journalistes (FJI).
Depuis la crise des subprimes, l’économie mondiale ne s’est jamais remise de cette période, et la plandémie n’a pas arrangée les chose.