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Les pays du Moyen-Orient subissent les effets de l’augmentation de la chaleur depuis plusieurs années, des rapports gouvernementaux avertissant même que les fleuves Tigre et Euphrate pourraient s’assécher complètement d’ici 2040. Cette année, les réservoirs d’eau le long de l’Euphrate tels que le lac Qadisiyah ont montré des niveaux d’eau significativement bas. Dans la région du Kurdistan, la baisse du niveau du lac Dukan menace les récoltes des agriculteurs. Au total, les responsables gouvernementaux ont déclaré que les réserves d’eau avaient diminué de 50 % par rapport à l’année dernière. Des images capturées sur les rives de l’Euphrate révèlent qu’une grande partie de l’Euphrate s’est asséchée. Ces zones qui étaient autrefois une source de vie pour la région sont aujourd’hui devenues des terres arides. Les images prises par l’Agence de presse Hawar (وكالة أنباء هاوار) au barrage de Rojava (Tishrin), le deuxième plus grand barrage de Syrie sur l’Euphrate, montrent que les eaux du fleuve ont considérablement diminué. Dans un article du 19 mai 2021, “BBC News Arabe” nous informait que « l’Observatoire syrien des droits de l’homme a déclaré que le niveau de l’Euphrate avait diminué de cinq mètres pour la première fois de l’histoire en raison du blocage par la partie turque de l’eau du fleuve afin que son débit ne dépasse pas 200 mètres cubes par seconde, ce qui est une violation flagrante de l’accord signé entre la Syrie et la Turquie en 1987. »

L’État turc, qui utilise l’eau de l’Euphrate comme arme contre les Syriens depuis des années, coupe dans une large mesure les eaux qui se dirigent vers l’Irak et la Syrie. Selon l’accord signé entre les gouvernements de Damas et d’Ankara en 1987, la Turquie est censée livrer 500 mètres cubes d’eau par seconde à la Syrie. Cependant, l’État envahisseur ne respecte pas l’accord, ne fournissant actuellement que 200 mètres cubes d’eau par seconde. Les effets négatifs de la diminution des eaux sont clairement visibles sur le terrain. En raison des coupures d’eau, les eaux des lacs de barrage en Syrie ont diminué, tandis que la production d’électricité et l’approvisionnement en électricité de la région ont diminué.

De plus, la quantité de terres agricoles sur les rives de l’Euphrate diminue. Surtout, l’accès à l’eau potable est devenu difficile. Cette situation cause d’importants problèmes de santé. L’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie a averti que la politique de l’État turc visant à réduire les eaux de l’Euphrate provoquerait des crises humanitaires dans la région, mettant en danger 9 millions de Syriens vivant dans des zones proches du fleuve. La Syrie est confrontée à une crise de l’eau encore plus grave que l’Irak et la Turquie. La sécheresse qui a commencé en 2006 a détruit l’agriculture en Syrie et contraint un grand nombre de ruraux à migrer vers les villes. Certains chercheurs ont lié cela aux troubles sociaux et politiques qui ont conduit plus tard à la guerre civile en Syrie. En 2011, la consommation annuelle totale d’eau de la Syrie en pourcentage de ses importations internes d’eau renouvelable a atteint 160 %, contre 80 % en Irak et 20 % en Turquie, selon des estimations d’experts.

L’administration des barrages du nord et de l’est de la Syrie a appelé la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme à mettre fin aux actions provocatrices de l’État turc.

Le changement climatique contribue à l’augmentation des températures et à l’irrégularité des précipitations, poussant la crainte de pénuries d’eau en Irak à de nouveaux niveaux, a indiqué le rapport de Nadhir A. Al-Ansari, de l’Université de technologie de Luleå, en Suède. « Le taux de déclin des importations d’eau en Irak a commencé progressivement et diminuera à 30% d’ici 2035 », a déclaré le ministère des Ressources en eau. Les apports d’eau du pays pendant l’été sont estimés à environ 40 milliards de mètres cubes. Une diminution de l’approvisionnement à 30% des niveaux normaux entraînera la réception par l’Irak de 11 milliards de mètres cubes par an, selon le rapport. Les besoins en eau de l’Irak s’élèvent à 53 milliards de mètres cubes par an, ce qui signifie que le déficit passera à 80 %.

Le pays est connu comme la terre entre les deux fleuves depuis l’aube de la civilisation. Mais la majorité de l’approvisionnement en eau de l’Irak provient ou passe par les États voisins, qui ont limité ses approvisionnements au fil des ans. Cela a affecté l’agriculture irakienne et accru la pollution de l’eau dans la plupart des régions du pays. La population croissante de l’Irak, la mauvaise gestion de l’eau et le changement climatique affectent également l’accès des Irakiens à l’eau.

De graves sécheresses affecteront le pays d’ici 2025, selon le rapport, l’Euphrate s’asséchant presque complètement vers le sud et le Tigre se transformant en un cours d’eau aux ressources limitées. « Un plan stratégique élaboré par le ministère des Ressources en eau a identifié des mesures pour faire face à ce déficit, à savoir la modernisation et le réajustement des projets et des systèmes d’irrigation, car le principal consommateur d’eau en Irak est le secteur agricole », a déclaré Aoun Diab, consultant du ministère.

Le projet doit être mis en œuvre pour « économiser et rationaliser de grandes quantités d’eau ». Le coût du projet s’élèvera entre 50 et 70 milliards de dollars, ce qui prendra jusqu’en 2035 pour être achevé afin de préserver les zones actuellement cultivées, a déclaré M. Diab. Cependant, le ministère n’a pas les ressources financières pour mener à bien ce projet, donc un examen abordera la question, a-t-il dit.

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