Je partage avec vous un article que je viens de recevoir en exclusivité de la part de Jean Tardy, intitulé “Progressisme et paganisme – L’émergence d’un nouveau tribalisme”. Ce dernier m’a fait parvenir cette nouvelle analyse suite à une correspondance. Il m’écrit : « Quand j’ai reçu votre courriel je m’apprêtais justement à vous envoyer une analyse que je viens de compléter. J’ai pris la peine de la rédiger car je tenais à la partager. Elle contient, en effet, des éléments relativement inusités qui aident à comprendre les événements que nous vivons. Je la soumets donc à votre réflexion. » Il me fait donc un très grand plaisir de la reproduire sur mon site Web pour que vous puissiez en prendre connaissance. Originaire de Montérégie (Québec), Jean Tardy est un ancien officier dans la marine canadienne de 1973 à 1989, spécialiste dans les armements sous-marins. Il est actuellement systémicien et chercheur en Intelligence artificielle. Il a créé l’architecture « Meca Sapiens » pour implanter la conscience digitale et il fournit des services de consultation sous l’appellation de Sysjet inc. Jean Tardy réside à Rimouski et pratique la voile de plaisance dans ses loisirs.
Jean Tardy est aussi l’auteur du livre « La voie du Dogme », qui appelle les chrétiens à prendre conscience du combat spirituel qui fait rage autour d’eux et des gestes épiques qu’ils doivent poser. Nous lisons dans la description : « Le “dogme”… quel mot est plus dénigré, dans notre monde, que celui-là? Adhérer à un dogme est devenu un synonyme d’obscurantisme, l’antithèse même de l’esprit progressiste! Pourtant, Jean Tardy, un systémicien converti en un instant par la Présence de Dieu, s’est épris des dogmes de la Foi et a choisi d’en faire le fondement de sa démarche spirituelle. Cette voie, qui allie la rigueur de l’analyse systémique à la profondeur du Credo, l’a amené à distinguer, avec une grande clarté, les contours de l’immense conflit qui se déroule sous la surface placide de notre époque. »
Progressisme et paganisme
L’émergence d’un nouveau tribalisme
Par Jean Tardy
Dans cette analyse, je propose que :
- Jusqu’à récemment, nous avons vécu dans des sociétés compatibles avec le Royaume de Dieu.
- Malgré sa façade futuriste, le progressisme est une régression vers les comportements et les valeurs du paganisme préchrétien.
- Nous assistons à l’émergence d’un esprit de caste tribaliste au sein de l’élite mondialiste et de la rupture morale qui en découle.
Une prière exaucée
Aux premiers siècles de notre Ère, des petits groupes de chrétiens vivaient disséminés dans un empire païen. Quand ils récitaient le Notre Père ils demandaient à Dieu : « …que Ton règne vienne; que Ta volonté soit faite sur la terre comme aux cieux » (Matt 6:10). À la même époque Saint Paul disait aux chrétiens de : « prêcher… l’obéissance de la foi parmi tous les païens dont vous faites partie… » (Rom:1 5-6)
Cette demande du Notre Père et cet appel à l’obéissance de la foi portaient sur le même sujet : l’établissement de la royauté de Dieu, le Père de Jésus-Christ, dans la société. Or, ce qui définit la royauté c’est que, dans ce type de régime, la volonté du roi est la loi du pays. Par conséquent, ceux qui demandaient, pendant les premiers siècles de notre ère, que le règne de Dieu vienne sur terre et que sa volonté y soit faite, espéraient que, même dans les conditions concrètes et imparfaites du monde, la volonté royale de Dieu, le Père de Jésus-Christ, serait un jour la loi officielle du pays.
À cette époque, pour les petites communautés chrétiennes disséminées au sein de l’Empire romain, l’idée qu’on vivrait un jour dans des sociétés où la volonté de Dieu, exprimée dans la Bible, aurait force de loi semblait inconcevable. C’est pourtant ce qui est arrivé. Pendant plus de quinze cents ans en Europe et des centaines d’années en Amérique et en Afrique, les sociétés chrétiennes, quels que soient leurs régimes politiques et leurs imperfections, adhéraient dans leurs lois fondamentales à la volonté du Père de Jésus Christ et reconnaissaient implicitement sa royauté sur leurs territoires. Dieu a exaucé les prières des premiers chrétiens!
Caractéristiques de la société chrétienne
La société chrétienne incarne donc, même de manière imparfaite, le règne de Dieu. Quelles sont les caractéristiques du règne de Dieu? C’est un pays où le Père de Jésus-Christ est roi, c’est à dire où Sa Volonté, exprimée dans la Bible, prend la forme de lois. Ceci signifie concrètement que :
- Le dimanche (sabbat) est un jour légalement férié.
- L’homosexualité est illégale et la sodomie est un crime.
- La sexualisation des enfants et leur utilisation à des fins sexuelles sont des crimes.
- Les religions non chrétiennes sont peu tolérées et n’ont pas un statut égal au cultes chrétiens. Seules les fêtes religieuses chrétiennes ont un statut officiel. Les seuls édifices religieux publics sont des églises et des synagogues.
- L’infanticide et l’avortement sont illégaux.
- Le suicide est immoral. L’incitation au suicide et le meurtre, même consenti, sont des crimes.
- Seuls les mariages monogames hétérosexuels ont un statut légal. La législation favorise fortement la famille traditionnelle et le respect dû aux parents. Les lois découragent le divorce.
- S’il y a des classes sociales, il n’y a pas de castes. Les mêmes lois s’appliquent à tous, quel que soit leur statut ou leur appartenance.
J’aurais pu ajouter que, suivant l’autorité des apôtres, il n’y a pas de restrictions alimentaires dans la société chrétienne et la circoncision n’est pas obligatoire.
La société que je viens de décrire semble aujourd’hui rétrograde. Il s’agit pourtant des principes légaux qui étaient universellement reconnus et appliqués dans tous les pays d’Europe ainsi que dans les pays chrétiens d’Afrique et d’Amérique (y compris le Canada) jusqu’en 1960! Que les institutions qui gouvernaient ces pays soient démocratiques, monarchiques ou mêmes autoritaires, dans tous les cas, même quand l’application était déficiente, la Volonté souveraine de Dieu sur ces questions, telle qu’exprimée dans la Bible, avait force de loi. Ces caractéristiques nous rappellent aussi que les nations chrétiennes n’étaient pas des espaces hyper tolérants où tout est équivalent et tout est accepté.
Cette époque de civilisation chrétienne semble maintenant révolue. Nos sociétés sont paganisées. Je doute qu’il soit possible de rétablir le cadre légal d’une nation chrétienne d’avant 1960 même si nous affirmons encore ces valeurs dans l’hymne national. Si nous prions toujours le Notre Père, la prochaine version du Règne de Dieu prendra sans doute une forme différente dans l’avenir.
Convergence du paganisme et du progressisme
La société chrétienne était radicalement différente des sociétés païennes. En effet, les empires du paganisme préchrétien rejetaient ou ignoraient chacune des contraintes spécifiques de l’ordre chrétien citées plus haut. Ce rejet avait l’apparence d’une plus grande tolérance et de plus de liberté:
- Il n’y avait pas de jour hebdomadaire férié;
- Toutes les perversions sexuelles étaient ouvertement tolérées et même encouragées;
- L’exploitation sexuelle des enfants était acceptée et généralisée;
- Toutes les croyances et les cultes étaient équivalents et librement combinés;
- L’infanticide était autorisé et pratiqué sans restriction;
- Le suicide était une alternative acceptable et même honorable;
- Il y avait une diversité de mariages et d’unions sexuelles;
- Il y avait une séparation nette entre les classes. Il n’y avait pas de restrictions morales limitant le comportement des castes dominantes envers les dominés.
Or, sur tous ces points, les valeurs et les comportements du progressisme libertaire actuel convergent vers celles du paganisme préchrétien :
- Le statut légal du dimanche comme jour férié a été éliminé;
- Les perversions sexuelles sont radicalement promues dans les agendas LGBTQ;
- La sexualisation des enfants et la normalisation de la pédophilie avancent rapidement;
- Les élites (y compris le pape lui-même) promeuvent l’équivalence des religions et la déchristianisation légale de la société.
- La pratique de l’avortement s’étend de plus en plus à l’avortement tardif et à l’infanticide;
- L’aide à mourir devient un service à l’accès généralisé, un droit légal et normal au suicide;
- L’union-libre sous toutes ses formes y est généralisée.
- Finalement, un esprit de caste, très primitif, émerge dans l’élite mondialiste. Cet esprit cause une rupture morale entre les élites et les populations et suscite la déshumanisation de leur comportement.
Il faut l’avouer, nous retrouvons plus de liberté et de tolérance dans ces deux systèmes de valeurs que dans celui des sociétés chrétiennes. Cependant, cette liberté et cette tolérance, qu’il s’agisse du paganisme primitif ou du progressisme contemporain arrivent au même résultat : la liberté du fort sur le faible; du dominant sur le dominé; de l’adulte sur l’enfant; du corrompu sur l’innocent.
Esprit de caste des élites mondialistes
Les sept premiers points de convergence mentionnés plus haut, font l’objet de débats sociaux depuis des décennies et sont relativement faciles à percevoir. Le huitième, l’émergence d’un esprit de caste au sein des élites mondialistes, mérite une attention particulière car cet élément et moins évident et représente une plus grande menace.
Pour comprendre cet esprit de caste tribal, il faut examiner les sociétés anciennes, en particulier celles des époques préchrétiennes. En effet, la norme des relations entre dominants et dominés dans les sociétés préchrétiennes était fondée sur une rupture psychique entre les groupes humains. Dans cet esprit de caste, des obligations morales persistent entre les membres du groupe dominant mais les autres sont traités comme un cheptel anonyme qu’on manipule et qu’on utilise sans restriction.
Dans cet esprit, seuls ceux qui font partie du groupe sont pleinement humains, les autres sont des sujets plus ou moins incultes qu’il faut gérer. Une fois cet esprit tribal établi, les contraintes de conscience qui encadrent le comportement des membres de la caste dominante envers les autres cessent d’exister. Dans les sociétés primitives, cette rupture morale permettait l’esclavage et même le cannibalisme. Aujourd’hui, on produit des narratifs de contrôle sans se soucier de véracité; on se livre à des expériences sociales extrêmes sans s’inquiéter des conséquences; et on justifie les agendas et les intérêts de l’élite quelles que soient leur impact sur les autres.
Ce que je décris, ici, semble extrême. Pourtant, la formation de l’esprit de caste et la rupture morale entre dominants et dominés représente la normalité du comportement humain à travers l’histoire. On le retrouve partout et à toutes les époques. C’est son absence qui est inusité.
La plupart d’entre nous, qu’on soit croyant ou pas, sommes encore conditionnés par les valeurs chrétiennes de nos sociétés. Nous pensons même que ces valeurs sont naturelles et non le résultat de plusieurs siècles de transformation sociale. Ainsi, nous avons de la difficulté à comprendre cet esprit de caste primitif et les comportements qui en découlent. C’est pourquoi on se scandalise à propos de la consommation sexuelle d’enfants; on est abasourdi par des projets de contrôle sociaux extrêmes et même d’émondage humain; on ne comprend pas pourquoi nos gouvernants se soucient si peu de nos libertés; on se demande comment ils peuvent nous mentir à répétition sans la moindre difficulté.
Devant ces comportements apparemment incompréhensibles, plusieurs concluent que les mondialistes sont tous des psychopathes ou des sociopathes. Autrement dit, ils souffriraient collectivement de maladie mentale!
Il n’en est rien. Ce que nous observons, au sein de l’élite mondialiste, c’est la rupture morale typique du tribalisme préchrétien et ses conséquences sur le comportement. Les promoteurs du Great Reset et leurs agents ne sont pas des fous. Ils sont aussi normaux que les Assyriens, les Romains ou les Aztèques l’étaient à leur époque; leur comportement résulte de la même rupture et ils seront capables des mêmes atrocités.
Conclusion
- La prière des premiers chrétiens « que Ton Règne vienne » a été concrètement exaucée, dans les limites des sociétés humaines, pendant plus de mille ans. Le Règne à venir prendra une autre forme.
- Malgré sa façade futuriste, le progressisme contemporain est une régression; un retour aux valeurs et aux comportements du paganisme préchrétien.
- Le comportement apparemment incompréhensible de l’élite mondialiste provient d’un retour à la normalité brutale du tribalisme.
Rimouski, le 17 février 2023
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