J’ai fait l’acquisition d’un ouvrage extrêmement rare du polémiste, écrivain et peintre québécois René Bergeron, c’est-à-dire l’édition originale du livre intitulé “Le corps mystique de l’Antéchrist”, qui fut publié une première fois en 1941 par les éditions Fides à Montréal. Cet exemplaire de 221 pages que j’ai acquis dans la boutique de Mme Claudine Bouvier chez AbeBooks est en parfaite condition. Cette édition originale de l’ouvrage est très difficile à trouver. À ma connaissance, il en existe une autre copie en vente dans la boutique du père de ma libraire, Luc Bouvier. Si vous le souhaitez, vous pouvez l’acquérir à très bon prix, par contre le livre est composé d’une reliure maison avec ruban rouge au dos sur laquelle a été collé la couverture originale. Cela en fait diminuer la valeur, mais au moins il vous serait possible de posséder l’édition originale de ce livre. Il est aussi possible que Mme Bouvier ait une autre copie de l’édition originale à vendre. Vous pouvez vous informer auprès d’elle par l’intermédiaire de sa boutique chez AbeBooks.com. Vous pouvez aussi acquérir une version plus récente du livre, par exemple chez Amazon.
Voici ce qu’on peut lire dans la présentation pour l’édition du livre publiée par Vettaz Edition Limited en 2019 : « Pour bien comprendre l’horrible fin des doctrines subversives, cessons momentanément de fouiller les manuels d’économie politique et de sociologie dont une lecture trop exclusive nous empêcherait de voir autre chose. Déchirons le voile qui cache l’arrière-scène où se joue le véritable drame, et nous constaterons sans peine que c’est à un drame mystique que nous assistons. L’acteur principal de la coulisse, celui qui souffle, inspire, dirige et soutient le tas de marionnettes dont il sera question dans la suite, c’est le démon. On ne dira toujours pas que c’est la nature qui incite des hommes à chercher le malheur de leurs semblables et la ruine de leur patrie ?… Ce n’est pas non plus par eux-mêmes que des hommes, créés pour la vérité, se sont donné pour mission d’arracher aux âmes humaines les notions les plus élémentaires de la logique et du bon sens. »
“Le corps mystique de l’Antéchrist” de René Bergeron, est un livre qui nous apporte une clé de compréhension fondamentale pour capter la véritable nature de trois doctrines ; le Communisme, la Franc-Maçonnerie et le Nazisme. Ces trois mouvements étaient et sont sans nul doute de nature »contre-religieuse » comme nous l’explique l’auteur, éloignant totalement le peuple des fondements de la croyance divine et nous rapprochant de la pensée ésotérique et satanique. Toute nouvelle doctrine à caractère révolutionnaire génère un régime dictatorial et oligarchique. La division du peuple en diverses groupes soi-disant idéologiquement différents, servent les mêmes intérêts, au profit d’une même entité aux multiples noms. L’antidémocratie se cache derrière des notions de liberté auxquelles le peuple aspire. L’Histoire se déroule telle une fiction se répétant inlassablement…
Ce livre fut une source d’inspiration totale pour Jean-Paul Régimbal ainsi que pour Serge Monast (disciple de René Bergeron). Tout-deux contribuèrent à faire connaître cette oeuvre majeure de René Bergeron ; qui n’existait qu’en quelques exemplaires papier avant cette nouvelle édition présente. Il est bien-sur important de remettre ce livre dans le contexte historique des années 1940. Il regorge de citations, de témoignages et de faits nous informant du caractère cruel, anti-religieux, paganiste et sataniste de ces trois doctrines. Comme nous l’explique très bien William Guy Carr concernant la Franc-Maçonnerie, « Tout les francs-maçons ne sont pas satanistes, mais tout les satanistes sont des francs-maçons. » Cette simple phrase vous aidera à comprendre la vision qu’il est préférable d’adopter pour aborder cet ouvrage. « Qui veut savoir, saura ; mais qui veut ignorer, niera toutes les évidences qui lui seront apportées, fussent-elles des preuves indubitables ! » (Serge Monast).
➽ À propos de René Bergeron (1904 – 1971)
Les éditions Hades font malheureusement preuve de méconnaissance lorsqu’elles présentent l’auteur du livre “Le corps mystique de l’Antéchrist” dans son édition de 2014. L’éditeur écrit : « Il n’existe que très peu d’informations concernant René Bergeron. Sa date de naissance reste incertaine (ce qui explique qu’elle soit absente de cette fiche d’information). Il n’existe aucun portait ni aucune photographie de René Bergeron (à notre modeste connaissance). René Bergeron décède en 1971 au Québec (Canada). » Personnellement, cela ne m’a demandé que très peu d’effort pour trouver des informations biographiques concernant René Bergeron. De plus, pour affiner mes connaissances, j’ai décidé de me procurer la seule biographie disponible de l’auteur et conférencier.
Il s’agit du livre de Jean-Noël Jacob Ph.D., « René Bergeron, 1904-1971 : polémiste, écrivain, peintre », publié aux Éditions JCL en 1985. Cet ouvrage est lui aussi très rare et difficile à trouver. Par chance, j’ai réussi à dénicher un exemplaire dédicacé à la Librairie Icitte, située au cœur du Vieux Longueuil au Québec.
Raoul Lapointe écrit dans le magazine Saguenayensia (volume 28, no 02, 1986, page 71) : « Comme Rodolphe Pagé, René Bergeron est un saguenéen légendaire que les gens de ma génération ont connu et admiré. Conférencier, polémiste et écrivain dans ses années de jeunesse, il apparaît alors comme un apôtre laïc, un ennemi acharné du communisme qui ne craint pas de risquer sa vie pour la bonne cause. Ayant atteint l’âge mûr, l’apôtre des années ’40 est tout aussi convaincu et ardent mais il œuvre à présent dans le domaine des arts, découvrant des talents locaux et n’hésitant pas à prendre lui-même le pinceau à l’occasion. Il devient, petit à petit, un spécialiste des vieilles granges puisque c’est le sujet qu’il aime particulièrement. Il voit sans doute dans ces constructions qui ploient sous le poids des ans le symbole de notre passé au moment où nos ancêtres étaient tous plus ou moins « habitants », et le pinceau de René Bergeron porte à ces reliques tout le respect qui leur est dû. Le René Bergeron des années ’60 rejoint ainsi celui des années ’40 qui avait aidé alors ses compatriotes à porter bien haut le flambeau de leur foi. »
René Bergeron, laïc et vice-président de l’École sociale populaire, intéressa grandement le groupe de jeunes. Bergeron était en fait reconnu pour ses conférences. Il en prononça apparemment 6000 durant sa carrière. Les laurentiens assistèrent à certaines d’entre elles. Les Jeunes Laurentiens et Laurentiennes de la paroisse Saint Ambroise allèrent notamment à une de ses causeries sur le communisme. La section masculine consacra par ailleurs « Le premier péril », opuscule de Bergeron dénonçant ce système, un des « livres du mois » en mai 1944. Quant à elle, la section de Jonquière organisa elle-même une conférence de Bergeron. [David Rajotte : « Les Jeunes Laurentiens – Jeunesse, militantisme et nationalisme dans le Canada français des années 1940 ». Université de Montréal, Mai 2006, page 54. — PDF]
La bibliographie de René Bergeron
- Le tocsin. Montréal : Bergeron.
- Où est la vraie Eglise du Christ?. S.l. : s.n, 1935.
- Karl et Baptiste dans l’intimité. Montréal : École sociale populaire, 1937.
- Tim et Jos au cimetière des objections. S.l. : s.n, 1938.
- Le corps mystique de l’antéchrist. Montréal : Fides, 1941.
- Le premier péril. Montréal : L’Apostolat populaire, 1943.
- Dictionnaire humoristiqu. Montréal : Fides, 1947, c1944.
- Art et bolchévisme / René Bergeron. Montréal : Fides, 1946.
- Les témoins d’une sottise. Montréal : Témoins de Jéhovah, 1947.
- L’art et sa spiritualité. Québec : Editions du Pélican, 1961.
- Liberté, égalité, fraternité / René Bergeron.
[SOURCE — Hager Braham (bibliothécaire stagiaire) : « Répertoire des écrivains et des écrivaines du Saguenay–Lac-Saint-Jean ». Réseau BIBLIO du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Septembre 2004, p. 16 – PDF]
➽ René Bergeron, 1904-1971 : polémiste, écrivain, peintre
➦ Extrait, par Jean-Noël Jacob (Éditions JCL, 1985)
René Bergeron est né le 31 mars 1904 à Saint-Coeur-de-Marie, à Alma, une paroisse ouverte en 1889. « Je suis parti de là très jeune pour pousser à Saint-Honoré. J’ai fait mes études primaires dans une école de bois rond et puis ensuite je suis allé au Séminaire de Chicoutimi où j’ai fait mon classique. » C’est en ces termes que René Bergeron résumait les années de son enfance, lors d’une entrevue à CBJ (Radio-Canada), le 26 avril 1967.
Après de sérieuses réflexions, son choix est arrêté : il se lancera dans le journalisme. || y entrevoit un mode d’expression plus conforme à ses idées et à son désir d’engagement. Il ne sera pas un simple chroniqueur; il songe plutôt à s’imposer comme un militant social au beau milieu des courants d’idées qui roulent des eaux tumultueuses tantôt limpides, tantôt dangereusement troubles pour l’époque.
René, à peine âgé de vingt-trois ans, s’amène à Roberval où il travaillera consciencieusement pour le compte du Progrès du Saguenay et de l’Etoile du Lac. Une région aussi paisible et chrétienne ne lui fournira pas cependant l’occasion de se mesurer avec un adversaire redoutable; ses écrits toucheront l’éducation populaire qui sera également parmi les principaux objectifs de ses activités futures.
Au cours de cette période, René montre déjà une polyvalence étonnante qui témoigne de sa solide culture autant que des ses brillantes qualités intellectuelles. Intéressé à tout ce qui concerne l’humanité, il touche aux multiples aspects de la vie quotidienne; il discourt avec aplomb et compétence sur une multitude de sujets souvent avec brio, toujours en déployant beaucoup de talent, d’équilibre et de savoir.
Durant les années 1930 et 1931, René publie onze articles sur le chant grégorien, d’après les principes de l’École de Solesmes. Il développe en premier lieu le but du chant sacré qui est de rendre hommage à Dieu; il élabore par la suite sur les propriétés et les composantes du chant liturgique en appuyant sur ses caractéristiques distinctives d’avec le chant populaire. C’est une chronique bien charpentée, qui constitue un documentaire substantiel en la matière et l’auteur y montre une belle connaissance du grégorien tant au point de vue musical, historique, que religieux.
Le polémiste
Tout au long de sa carrière de polémiste avec les Témoins de Jéhovah, les Francs-Maçons, les Communistes et les Nazistes, René ne se départira pas de cette attitude courageuse, mais toujours courtoise et affable qui manifeste une grande élévation d’âme et d’esprit.
Son plan s’action social consistera à démasquer les tactiques sournoises de l’ennemi, à déceler ses points faibles et à lutter corps à corps si nécessaire. Toutes les audaces sont permises à la jeunesse. On blâmera sa témérité, on le critiquera; ses éminents devanciers, qui prônent la guerre de tranchées de préférence à l’avance intrépide en territoire ennemi, seront choqués, scandalisés; cependant on acceptera sa formule et les résultats de son action lui donneront raison contre ses détracteurs.
En psychologue averti, il connaît la courbe d’attention et d’intérêt d’un auditoire, avec intervalle de temps partagé entre le sérieux et le divertissant — ce qui n’est pas l’apanage de tous les conférenciers —; en conséquence il adapte son programme à l’assistance : chant d’ouverture, présentation, exposé, partie récréative avec présentation de courts métrages filmiques.
L’affaire Pilon
Voici une délicate situation où s’est trouvé René Bergeron et qui illustre bien son processus opérationnel : il s’agit de la fameuse Affaire du communiste Pilon qui a accaparé ses énergies pendant plusieurs mois, provoqué des affrontements, divisé les esprits sur le plan social, les âmes sur le plan religieux et fait couler beaucoup d’encre. Ce redoutable personnage professait l’athéisme absolu, en plus de se faire le prosélyte des théories égalitaires de Karl Marx, il ne se contentait pas de prôner l’idéologie matérialiste et socialiste, il annonçait la révolution; il levait le poing vers le ciel, défiait l’Éternel et provoquait Dieu auquel il ne croyait même pas.
Un prêtre s’avise d’affronter Pilon. Le Franciscain Archange, un tonsuré respectable en bure et en sandales, croise donc publiquement le fer avec le scélérat. Loin de se calmer, le peuple s’émeut davantage. Suprême dégradation : un ministre de Dieu allait se frotter les coudes aux communistes.
La presse explose; d’illustres journalistes relèvent le front et prennent parti, tantôt pour, tantôt contre le Père Archange. Le rédacteur en chef du journal Le Canada, Olivar Asselin et son patron Eustache Letellier de Saint-Just dénoncent ce qu’ils appellent l’abdication du religieux franciscain. Dès lors la presse est divisée; les idées s’embrouillent. Le peuple lui aussi panique car il a peur de la révolte qui ruinerait ses institutions séculaires.
Pour René Bergeron, c’est l’heure du destin. Nous sommes en 1934; notre jeune journaliste a trente ans, il prend parti pour le Père Archange contre Olivar Asselin. Fallait-il avoir de l’audace pour affronter un géant de la communication!
Sans déployer la fougue du rédacteur renommé, René écrit avec un jugement et un calme remarquables pour son âge. Il soutient que nous n’avons pas à châtier sur place ou à incarcérer le mécréant Pilon. La justice, affirme-t-il, trouvera bien l’argument d’ordre public à évoquer pour punir les communistes, même, continue-t-il avec un brin d’humour quelque peu sarcastique, si un prête catholique a cru devoir discuter avec eux, et cela publiquement. L’homme de l’« Ecole Sociale Populaire » est désormais lancé.
Le sociologue vient de se dresser en René Bergeron. Il était déjà là, en puissance, invisible, à l’état latent; il aura suffi de cet incident, marqué d’une partisannerie quelque peu outrée, pour qu’il bondisse. Après des articles de fond où il met en parallèle catholiques et bolchévistes face à l’athéisme, il scrutera attentivement l’action des communistes dans la métropole de Montréal, où il a élu domicile. Au milieu des années trente, la famille Bergeron occupe un logement au 5927, de la rue Louis-Hémon à Montréal. Peut-être se sent-elle moins dépaysée en se remémorant à tout instant ce nom célèbre qui a fait connaître au monde entier une région bien-aimée ? Plus tard, René s’établira sur le Boulevard Pie IX, un autre nom cher à son cœur. C’est donc à Montréal qu’il entreprendra définitivement sa grande croisade antibolchévique et antimarxiste : il ira discuter d’égal à égal, sur le même plancher et à la même table avec ses adversaires.
René Bergeron est un partisan de la rencontre et du dialogue; pour lui, argumenter avec des communistes ce n’est pas se rabaisser. Par-dessus tout, il s’en prend aux doctrines athées, non aux individus, et il défend avec vigueur l’existence de Dieu, sa foi chrétienne et son catholicisme.
Pour appuyer ses causeries et rejoindre les absents, il résolut, à ce moment intense d’activités, de publier des brochures qui se présentent encore aujourd’hui comme de sérieux traités d’économie politique et sociologique. Entre-temps paraîtront à l’Action populaire par tirage de dizaine de milliers d’exemplaires des tracts qui rejoindront toutes les classes de la société à une époque où le livre n’était pas une denrée populaire.
Il a publié entre autres choses : Le Tocsin, une œuvre d’éducation nationale en 1930; Où est la vraie Église du Christ? en 1935, sur le schisme de Girardville; Le coros mystique et l’antéchrist en 1941, (221 pages) pour dénoncer le nazisme, le communisme et la franc-maçonnerie; Le premier péril en 1942, sur la menace du communisme dans le monde, et d’autres tracts qui sont pour la plupart des opuscules philosophiques et apologétiques: Liberté, égalité, fraternité, Karl et Baptiste dans l’intimité, 1937; Tim et Jos au cimetière des objections, 1938; Les témoins d’une sottise, en 1947; un autre volume paraîtra chez Fides en 1946: Art et bolchévisme, sur la fumisterie artistique.
Tous les ouvrages de Bergeron sont écrits dans une langue châtiée; une solide argumentation est étayée par des références appropriées et de judicieuses citations. Pie XI déclarait : « Le premier péril, celui qui est le plus grand et le plus général, c’est certainement le communisme sous toutes ses formes et à tous les degrés. C’est un danger universel qui menace le monde entier. » Sur un feuillet-programme, on pouvait lire cette réflexion de Mgr Georges Gauthier, évêque de Montréal : « Il ne faut pas cesser de combattre le communisme. Je sais qu’il y en a qui trouve que nous lui donnons trop d’importance. Ils ont tort. »
On verra le Frère André conserver précieusement dans sa chambre les brochures de René Bergeron; il se fera lire et relire ces pages vivifiantes. Citant : Liberté, égalité, fraternité, il s’écriera : « Les communistes promettent la liberté quand eux-mêmes sont esclaves de la corruption : je me ferais couper en petits morceaux pour sauver le monde; venez, on va prier pour que le communisme ne s’étende pas davantage et même disparaisse. »
En tant que tribun, ayant organisé des milliers de joutes oratoires et participé à autant de bains de foules enthousiastes, il aura attiré les autorités religieuses et gouvernementales, les Chevaliers de Colomb, et il aura pu s’exprimer avec autorité sur des sujets aussi variés que L’achat chez-nous, Le droit à la propriété, Le Rôle Social des jeunes gens, La liberté de la presse. Des journalistes auront rédigé des nombreux et parfois de très longs articles sur ses causeries familières ou ses conférences bien structurées, couvrant ainsi avec considération ses allées et venues presque quotidiennes.
René Bergeron est décédé le 7 novembre 1971 à Chicoutimi, au Québec.
« Vous faites un travail remarquable M. Boulianne, merci. »
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En tant qu’auteur et chroniqueur indépendant, Guy Boulianne est membre du réseau d’auteurs et d’éditeurs Authorsden aux États-Unis, de la Nonfiction Authors Association (NFAA), ainsi que de la Society of Professional Journalists (SPJ). Il adhère de ce fait à la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération internationale des journalistes (FJI).
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Intéressant, dommage qu’on ne puisse pas le télécharger directement pour approfondir le sujet